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9 et 10 décembre 2011

« Art et handicap »

Le SIICLHA (Séminaire Inter Universitaire International sur la Clinique du Handicap) organise un sixième colloque les 9 et 10 Décembre 2011 à l’Université Paris 7-Denis- Diderot.

Ce thème sera abordé selon plusieurs points de vue :

  • Les œuvres artistiques de personnes en situation de handicap. Personnes handicapées qui pratiquent une expression artistique ou des artistes qui se trouvent être handicapés.  Si certains d’eux traitent spécifiquement de la question du handicap, d’autres n’en font pas forcément, ni la source, ni le thème de leur œuvre.
  • Les œuvres d’artistes non handicapés, qui prennent le handicap, comme centre d’intérêt et source de créativité dans leur travail artistique. Cette démarche que l’on peut repérer dans l’histoire de l’art se développe chez beaucoup d’artistes contemporains.
  • La place de l’art dans les lieux de vie, et les dispositifs de soins s’adressant aux personnes en situation de handicap.

Enjeux artistiques

  • Quelle est la place des artistes handicapés dans le monde de l’art ?
  • Y apportent-ils une autre dimension ?
  • Est-ce que cette œuvre est spécifique ?
  • Qu’en est-il des artistes dits de “l’Art brut” ?
  • Propriété et valeur marchande de l’oeuvre.
  • À qui appartient-elle ?
  • Comment peut-elle entrer dans le circuit du marché de l’art?
  • Comment le handicap apparaît-il dans les différents domaines artistiques ? Littérature, Arts plastiques, Danse, Théâtre, Cinéma…
  • On pourra prévoir des spectacles, des expositions, des projections.
  • Quelle est la visibilité du handicap dans ces différents domaines ?
  • Quelles représentations ?
  • Quels mots ?
  • Quelles images ?

Enjeux psychanalytiques

Que nous enseigne l’art des personnes handicapées, quant aux processus de création, aussi bien pour les artistes handicapées que pour tous les artistes ? Peut-on repérer une universalité des processus psychiques ou sont-ils obligatoirement soumis à l’impact de la spécificité?

Dans ce cas, cette spécificité constitue-t-elle un obstacle ou au contraire la source de formes artistiques originales ?

Qu’en est-il de la sublimation : y a-t-il des modes sublimatoires spécifiques ?

Enjeux cliniques

 De nombreux professionnels introduisent l’art dans leurs approches cliniques : ateliers de médiation, ateliers d’art-thérapie animés tantôt par des thérapeutes tantôt par des artistes.

Il faudra définir la sens, la fonction, les effets, la nature de la créativité qui est ainsi sollicitée et mise en jeu. Est-ce que dans ces pratiques l’art est une finalité en soi ou est-il soumis à des objectifs thérapeutiques, voire d’insertion sociale?

Il faudra aborder aussi le rôle des institutions. Elles sont tantôt des lieux qui abritent, accueillent et favorisent la création artistique, tantôt des lieux qui empêchent toute créativité.

Enjeux socio-culturels

En quoi les pratiques culturelles et artistiques permettent-elles de « désinsulariser » le handicap ? La vie culturelle et artistique est un moyen de modifier les représentations sociales, souvent dévalorisantes et excluantes, suscitées par le handicap, à l’encontre du discours social, et malgré une incontestable évolution des mentalités. Avec le statut de l’oeuvre d’art est engagée la question du statut de la personne handicapée.

Dans la suite des précédents colloques du SIICLHA, les réflexions de ces deux journées s’orienteront selon les mêmes fondements éthiques (respect de l’altérité, subjectivité de la personne en situation de handicap…) et les mêmes principes d’organisation ( articulation clinico-théorique, pratiques innovantes, pluridisciplinarité…).

Dans cet esprit, le handicap n’est pas un défaut à réparer ni un manque à combler, car, pour reprendre l’expression de Canguilhem, l’anormalité est une autre modalité du vivant.

Par conséquent, les créations artistiques dans ce domaine ne sont pas à considérer comme une expression culturelle marginale ou des bizarreries artistiques, mais une contribution à l’enrichissement de notre culture, car ils nous renvoient à notre vulnérabilité, notre finitude, notre humanité. Ils participent de la même visée fondamentale de toute création artistique : témoigner de son être au monde et de sa Weltanschauung singuliers, en lui conférant une valeur universelle qui les rend partageables avec tous les humains.

Comme pour les colloques précédents, les communications seront de trois types : des conférences plénières, des présentations dans des ateliers « thèses » et des témoignages dans des ateliers « praticiens ».

Les conférences plénières répondront à la thématique générale. Les ateliers fonctionnent comme de véritables séminaires de travail et de recherche où les études et les expériences  sont présentées et discutées.

En attendant d’avoir le plaisir de vous accueillir, nous espérons vivement votre mobilisation et nous attendons impatiemment vos propositions.

Bien cordialement,

Albert Ciccone, Professeur (CRPPC), Université Lyon 2
Simone Korff-Sausse, MCF (CEPP), Université Paris, Denis Diderot
Sylvain Missonnier, Professeur (LPCP), Université, Paris, René Descartes
Régine Scelles, Professeur (PRIS), Université de Rouen,
Roger Salbreux, Pédopsychiatre (AIRHM, ANECAMSP, CNHandicap), Paris.

Un premier livre réunissant certaines des contributions du premier séminaire (Paris, 2006) a été publié : CICCONE A., KORFF-SAUSSE S., MISSONNIER S., SCELLES R., (2007). Cliniques du sujet handicapé. Actualité des pratiques et des recherches. Toulouse, Érès.
puis, un  deuxième, réunissant certaines des contributions du deuxième séminaire (Nanterre, 2007) : CICCONE A., KORFF-SAUSSE S., MISSONNIER S., SCELLES R., (2008). Handicap : l'éthique dans les pratiques cliniques. Toulouse, Érès.
puis, un troisième donnant suite au séminaire de Rouen en 2008 : CICCONE A., KORFF-SAUSSE S., MISSONNIER S., SCELLES R., (2009), La vie psychique des personnes handicapées, Toulouse, Érès.
et, enfin, un quatrième donnant suite au séminaire de Lyon en 2009 : CICCONE A., KORFF-SAUSSE, MISSONNIER S., SALBREUX R., SCELLES R., (2010), Handicap, identité sexuée et vie sexuelle, Toulouse, Érès.

SIICLHA ?

Le SIICLHA organise annuellement une manifestation conçue comme un séminaire international et non comme un colloque. L’objectif principal est la mise en réseau pérenne, autour des cliniques du handicap, de  professionnels du terrain engagés dans la recherche, d’étudiants de Master et de Doctorat et d’enseignants-chercheurs. Après deux colloques à Paris (Paris 7 et Paris 10), un troisième à Rouen, un quatrième à Lyon, un cinquième  à Boulogne (Université René Descartes), le sixième séminaire se déroulera donc à Paris Diderot les 9 et 10 décembre 2011.

Bien au-delà de la logique d’un colloque, ces manifestations ont pour ambition d’impulser une rencontre et une mise en liens dans un réseau national et international pérenne de sujets handicapés, de professionnels du terrain engagés dans la recherche, d’étudiants de Master et de Doctorat et de leurs enseignants-chercheurs.

Nous nous intéressons à la dimension psychique intra et intersubjective de la personne atteinte d’un handicap, aux répercussions de cette atteinte sur sa vie affective, familiale et sociale et sur celle de ses proches. La conflictualité inconsciente individuelle et collective est pour nous essentielle. Nous privilégions l'approche psychanalytique en y associant d'autres disciplines en sciences humaines.